La compagnie allemande va regrouper ses filiales Direct Services et
Germanwings dans une entité qui opèrera tous les vols intérieurs et
européens de Lufthansa, à l'exception de ceux alimentant les hubs de
Francfort et Munich. Cette compagnie transportera 18 millions de
passagers sur 90 appareils.
Une flotte de 90 avions pour un trafic annuel de 18 millions de
passagers transportés vers 90 destinations. C’est le profil flatteur de
la future entité low-cost de Lufthansa qui va naître le 1er janvier
2013 du regroupement de ses filiales Direct Services (qui assurent des
vols en Allemagne et l’Europe) avec Germanwings, la compagnie à bas
coûts du groupe actuellement. Ce nouveau transporteur assurera tous les
vols intérieurs et européens en dehors des lignes vers Francfort et
Munich, les deux hubs (aéroports de correspondances) de Lufthansa.
Toutes les lignes court et moyen-courriers vers ces deux aéroports
seront donc opérées sous la marque Lufthansa, le reste sous un régime
"low-cost" pour lutter contre les Ryanair, Easyjet ou encore Air Berlin,
même si cette dernière est beaucoup moins agressive.
L'alimentation du hub en moyens propres
Par certains côtés, cette stratégie ressemble à celle que compte
mettre en place Air France sur son réseau court et moyen-courrier. En
plus radical. L’alimentation du hub de Roissy sera opérée en moyens
propres sous la marque Air France. Il s’agit du meilleur moyen pour
assurer une continuité de services entre les vols d’apport vers le hub
et les vols long-courriers. C’est notamment pour cela qu’Air France va
améliorer sa qualité de services, en particulier en classe affaires.
Lufthansa et British Airways sont dans le même état d'esprit.
"La stratégie globale est identique, explique Yan Derocles, analyste
chez Oddo Securities. Mais on a un peu l’impression que Lufthansa
coopère davantage avec Germanwings alors qu’Air France semble vouloir
donner beaucoup d’indépendance à Transavia".
Air France ne se limitera pas qu'au hub
Pour autant, contrairement à Lufthansa, Air France va développer une
activité en moyens propres ailleurs qu’au départ de sa base principale
de Roissy. A Orly bien entendu avec notamment La Navette, mais aussi sur
ses trois bases de province de Marseille, Nice et Toulouse.
Au-delà de ce périmètre, Air France va développer son activité
low-cost de Transavia (appelée à exploiter 22 avions d’ici à 2015) sur
des destinations dites "loisirs", et regrouper sous un même toit ses
filiales régionales Britair, Regional et Airlinair. Cette nouvelle
entité sera notamment spécialisée sur les vols de point-à-point. Reste à
savoir si elle sera low-cost.
Comment vont réagir les salariés de Lufthansa
Bref, si Air France et Lufthansa se rejoignent dans leur stratégie
d’alimentation du hub et dans la volonté d’exploiter le réseau de
point-à-point par des structures plus légères, la segmentation d’Air
France est moins claire. Ceci en raison du poids de l’histoire de chaque
compagnie et de la nature des marchés qui sont différents. S’ajoute
aussi une méthode "plus brusque" de Lufthansa qui avance plus
rapidement. Certains chez Air France estiment qu’il aurait été
impossible de faire la même chose en raison d’un environnement social
plus conflictuel. Mais que le coup d’après sera de développer fortement
Transavia.
Reste à savoir comment Lufthansa va gérer ce virage low-cost avec ses
salariés. Quelles seront les conditions de travail, de rémunération ?
Autant de sujets sensibles alors que les salariés, notamment les
personnels de cabine sont à cran. Selon le syndicat Ufo, les salariés
sont "totalement déconcertés" par cette annonce.
Source : La Tribune
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