23/10/2012

Cinq ans d'Airbus A380

En octobre 2007, Singapore Airlines mettait en ligne le premier modèle. Aujourd'hui, neuf compagnies exploitent 87 super jumbos.


Si le carnet de commandes tarde à se muscler pour 2012 et ne remplit pas les objectifs d'Airbus de 30 contrats signés, le super jumbo A380 donne globalement satisfaction aux neuf compagnies aériennes qui l'utilisent depuis cinq ans pour desservir les plus grands aéroports du monde. Elles peuvent ainsi augmenter leurs offres sans croissance de trafic ou réaliser des économies en fusionnant des fréquences. Dans les deux cas, les objectifs de développement durable avec diminution de la consommation de carburant comme des émissions de CO2 et réduction des nuisances sonores sont atteints.


Pour les trésoreries des transporteurs, l'atout marketing est indéniable. Le remplissage souvent supérieur à 80 %, comme le note Singapore Airlines, fait de l'A380 un "money maker". Pour le passager, le super jumbo est synonyme de confort avec, à densification comparable par rapport à un autre appareil, plus de place par siège, de même que dans les espaces communs. Les classes affaires des compagnies, notamment, souvent logées au pont supérieur, bénéficient de ces nouveaux volumes ainsi que, bien sûr, la première classe, valorisée sur cet avion, alors qu'elle tend à disparaître sur les autres appareils. Singapore Airlines, compagnie de lancement, avait été livrée à Toulouse le 15 octobre 2007. La mise en service commerciale est intervenue le 25 octobre 2007 vers l'Australie. La compagnie asiatique a aussi été la première à desservir Paris avec l'A380 dès 2009.

Singapore Airlines a mis la barre du confort très haut avec les suites, ces cabines de première dont certaines offrent des lits doubles. Au début de l'exploitation, le transporteur asiatique a dû rappeler à certains de ses clients que même la nuit l'avion restait un espace public... Certains souhaitaient y connaître le septième ciel. À ce jour, 19 A380 ont été livrés à Singapore Airlines, soit la totalité de sa première commande. Mais Emirates, qui a signé pour 90 appareils, n'en a reçu que 26. Les suivants arrivent au rythme moyen de un par mois. Deux cabines de douche avaient été installées sur les premiers avions, l'équipement étant jugé ensuite trop pénalisant en termes de masse et de maintenance.

Le vol du silence 

Les promesses des designers ou de certaines compagnies - chambres, salles de jeu, espace de sport - n'ont pas été tenues face à la dure réalité du chiffre d'affaires des vols directement lié au nombre de places offertes et vendues. Seuls quelques espaces, ceux qui ne peuvent recevoir de sièges, comme les extrémités du pont supérieur, sont consacrés ici à une galerie (Air France), là à un dressing-room (Lufthansa), un coin salon (Thaï), un bar (Emirates), une boutique hors taxes (Korean Airlines)... On ne connaît pas encore les choix faits par British Airways ou Qatar Airways, les compagnies à livrer en 2013.

Quelle que soit la classe de voyage, l'apport majeur de l'A380 reste la diminution du bruit à bord, à tel point que, face au silence, il n'est pas inutile de prévoir, paradoxalement, des bouchons d'oreille pour s'isoler des conversations, voire des ronflements de ses voisins, devenus beaucoup plus perceptibles dans un fond sonore très réduit. Sujet d'inquiétude, les opérations d'embarquement et de débarquement dans les aéroports se déroulent finalement bien. Deux et parfois même trois passerelles, dont une reliée au pont supérieur, permettent des circulations fluides. Des terminaux dédiés à l'Airbus A380 ont même été créés, comme celui qu'offrira prochainement Dubai.

Deux défauts de jeunesse ont dû être corrigés. L'un concernait une pièce mineure (sous-traitée avec un défaut de contrôle qualité) du moteur Rolls-Royce. Cette défaillance a provoqué une panne majeure, la quasi-destruction d'un moteur le 4 novembre 2010 au cours de laquelle l'équipage de Qantas fit preuve d'une maîtrise exceptionnelle pour ramener l'A380 à Singapour. Puis, lors de la remise en état de cet avion, ont été découvertes des mini-criques sur des pièces dans les ailes, qui nécessitent des modifications lors des révisions périodiques sur l'ensemble des avions livrés.

Source : Le Point

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