10/10/2012

"L'échec EADS-BAE, c'est l’échec de l’Europe de la défense !"


L’échec des négociations surprend dans les syndicats. Pour la CFE-CGC, elle illustre l’échec d’une construction européenne au niveau politique.

Les syndicats avaient été surpris d’apprendre le projet de fusion EADS-BAE ; ils sont tout aussi surpris d’apprendre l’échec des négociations.  "On est dans la schizophrénie d’un système où l’industrie va trois fois plus vite que le politique. On voit ce que cela donne quand on veut construire une industrie dans un domaine régalien. Il y a une guerre de pouvoir entre les Etats qui semble assez légitime, mais qui illustre le fait qu’il n’y a pas d’Europe politique ", explique Bernard Valette, président de la CFE-CGC Espace-Défense, premier syndicat sectoriel.


Pour le responsable syndical, l’opération semblait tout bénéfice pour EADS"A supposer que les perspectives sur les Etats-Unis n’étaient pas un mirage, cette fusion était le moyen d’atteindre tout de suite les objectifs 2020. Et côté français, au niveau des emplois, il n’y avait pas de problème particulier". Pour Bernard Valette, il n’y a pourtant pas d’autres voies que la coordination des industriels au niveau européen pour faire face aux nouveaux concurrents asiatiques, chinois ou brésiliens.

"Nous n'allons pas mourir demain"

"C’est l’échec de l’Europe de la Défense !" C’est un concept purement théorique, juge le délégué central CFE-CGC d’EADS, Ludovic Andrevon. "Tous ces états qui se gaussent de défendre des sites et des emplois, ils feraient bien de jouer leur rôle de client et d’honorer leurs commandes ! Ce n’est pas en les réduisant qu’on défend les sites et les emplois ! ", explique le délégué syndical, pour qui il y aura un  "avant " et un  "après " l’échec de la fusion.


Pour le syndicaliste, l’échec des négociations n'affaiblit pas l’autorité de Tom Enders. "Cela ne remet pas en cause la confiance que la CFE-CGC en la capacité de Tom Enders de diriger le groupe ", explique Ludovic Andrevon.  "EADS a un bon socle, nous n’allons pas mourir demain. Et peut-être que les discussion reprendront un jour. Si BAE ne s’est pas marié à quelqu’un d’autre avant… " précise Ludovic Andrevon.
 
"C’est l’échec ? Tant mieux !" affirme pour sa part Raymond Ausseray, responsable syndical CGT sur le site EADS de Paris. "Nous, notre opposition n’est pas tant sur le principe de la fusion, c’est que tout ce qui nous était présenté, c’est un effet de taille et des raisons financières." juge le responsable syndical. Pour lui, "EADS est une réussite financière, mais pas une réussite industrielle…  Que EADS et BAE reviennent vers nous avec un véritable projet industriel ! ".

Source: Usine Nouvelle

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