A scruter attentivement la guerre que se livrent les compagnies traditionnelles et les low cost, on s’aperçoit que les premières ont plutôt le souci du ciel, tandis que les autres se préoccupent davantage de la terre.
Les prestations étant équivalentes dans les airs, c’est désormais au sol que tout se joue. Les low cost ont été les premières à comprendre et à anticiper les besoins des classes moyennes. C’est donc à partir de là qu’elles ont "inventé" des terminaux de conception spécifique avec des temps d’escale au sol réduits, des pré-enregistrements simplifiés sur internet, des tarifs attractifs, des formalités minimisées pour l’embarquement. Sans parler de la révolution économique?: la vente de produits dérivés, point central dans leur nouveau business model. Autant d’"inventions", quelquefois reprises par les "anciens". Cependant, le mal est fait.
La tendance s’est inversée et les anciens devanciers sont devenus les suiveurs modernes. La question qui se pose est de savoir si nous sommes à la veille de l’avènement d’une aviation à deux vitesses, en sachant que le plus coûteux n’est pas forcément le meilleur… Les verrous, blocages, limitations et autres initiatives pour tenter de freiner l’ascension des low cost auront sauté avant que le "nouvel" aéroport international nantais de Notre-Dame-des-Landes soit inauguré et que son utilité ait été, sinon démontrée, du moins analysée sérieusement. Les compagnies à bas coût, au prix de sacrifices, auront courageusement ouvert la voie aérienne à la grande majorité des voyageurs du XXIe siècle.